C’est
peut être un succès story pour Alternative Santé et la Fondation Bell Yamb
pour ce bilan record des perdu de vue et retrouvés dans le district de santé de
Nkolbisson. Cependant, cette découverte faite sur la période allant de décembre
2015 à février 2016 suscite bien des questions quant à l’amélioration de la couverture
vaccinale nationale.
En
effet, dans le cadre du Projet GAVI/RSS PEV dont l'objectif est de susciter la
demande des services de vaccination chez les populations, les OSC camerounaises
mènent depuis décembre 2014 des activités de sensibilisation, de recherche des
perdus de vue et 0 dose. Un grand déploiement est ainsi fait sur toute l'étendue
du territoire national. Dans le District de santé de Nkolbisson, dont les
activités sont menées par Alternative Santé et la Fondation Bell Yamb, les
résultats en termes de couverture vaccinale ne laissent personne de marbre.
Plus de
200 perdus de vue retrouvés!!! Cela suscite bien des interrogations. Des
interrogations qui peuvent se résumer dans la question fondamentale suivante :
Qu’est qui justifie un si grand retrait des services de vaccination, en dépit
des méthodes multipliées par la société civile pour susciter l’intérêt et
l'adhésion des populations ? Ainsi, il y a lieu de se demander,
premièrement, ce qui peut bien justifier ce retrait dans un district urbain
comme celui de Nkolbisson qui est en réalité à l’abri des problèmes
d’enclavement et donc de déplacement. Que faut-il faire pour résorber ce
problème ?
La
première question en appelle aux causes de l'interruption du calendrier
vaccinal par les mis en cause. Alors que la deuxième, elle, appelle à la
réflexion sur les voies et moyens à adopter pour résoudre le problème.
Quelques
données ont été recueillies, de manière passive, auprès de certains membres de
la catégorie de la population concernée sur ce qui expliquerait l'interruption
du calendrier vaccinal de leurs enfants. Une pré-ethnographie qui nous a permis
de noter l'absence des ayants droit au moment du passage des vaccinateurs en
raison de leurs activités et le manque de moyens pour se rendre dans les points
de vaccination. Cet exercice, qui n'était pas l'objet de notre descente sur le
terrain nous a permis d'avoir une première idée sur l'attitude des populations
d'où sont issus les perdus de vue; une attitude qui serait mieux appréhendée si
une recherche rigoureuse sur la question est menée.
Mais pendant
qu'on y est, la question sur les voies et moyens de résolution du problème peut
être examiné. Dans cette optique, le plaidoyer au niveau local se présente
comme une activité originale; quand on sait qu'il est de plus en plus pratiqué
sur le plan continental, sous-régional et national. Mais avant, il est nécessaire de mener une importante activité de recherche pour savoir les causes profondes de ce phénomène.
LMB